Mercredi 28 mai 3 28 /05 /Mai 14:17

"Les multiples vies d'Ernest"mustache-pulpV2

 

par

 

 

 

 

L'amie d'une maman c'est forcément une sainte puisque maman en est une, ou c'est tout du moins une béate pour les versions éco. Ernie qui attend toujours Nikki, s'en souviens d'une plutôt haute en couleur... et sur ses talons.

 


Episode 06 : La copine à ma mère.

 

 

Feuil-06      De retour, elle traverserait ainsi le royaume de leur suite, comme une bien-heureuse se délestant à chaque station, ici un canapé, là un fauteuil, là-bas une chaise, d’une partie de sa cargaison, sans cesser son monologue enjoué, jusqu’à ce que les bras vide, elle se rapproche de lui de sa démarche sautillante et espiègle pour se pendre à son coup et l’embrasser en gloussant de bonheur avec tant de sensualité qu’un macchabée en banderai. C’était là, le rituel, ni plus ni moins, l’une de ces infinie petites choses prévisibles qui faisaient les plaisirs de sa nouvelle vie à lui. Une idée lui vint alors qu’il mettait en œuvre le mitigeur du bain à remous : il se trouvait à l’instant dans un hôtel sensément luxueux… et s’il téléphonait à l’accueil pour réclamer un chemin de pétales de roses balisant le trajet de la porte d’entrée de sa suite jusqu’au jacuzzi où il l’attendrait immergé dans l’eau chaude bouillonnante et parfumée de sels de bain, une bouteille de champagne à portée de la main, cerné par une jungle luisante, feutrée, tamisée et tremblotante de bougies aux odeurs florales ? Voilà, qui était bien un truc romantico de fille, ça lui plairait ça ! Et, il était sûr qu’elle le violerait sur place… Oui, mais non, il n’osait pas emmerder les employés de l’hôtel avec des caprices de star… toujours sa foutue pudeur. Il se dirigea vers la chambre à coucher, s’arrêta interdit face à l’immense plumard au couvre-lit crème rehaussé d’un pan de mur en bois précieux, les poing sur les anches, balaya la pièce du regard ! Nom de nom où l’avaient-ils encore foutu se fichu frigo ?


      Ernie fini par retrouver le minibar, et s’installa dans le salon, engoncé dans le monumental et moelleux canapé blanc pour dix personnes au moins, face à la baie vitrée. Il se prépara son breuvage préférée, un doigt de four roses bourbon, un doigt de martini bianco, un trait de sirop de canne, une olive noire au bout d’une pique… merde, la petite boite contenait des olives vertes aux anchois… eurk, il senti un frison nerveux parcourir son échine, mieux valait éviter la mixture improbable… tant pis, à défaut d’être puriste sa « Descente aux enfers », serait bancale mais il était sur que Lulu ne se formaliserait pas d’un cocktail approximatif. Il sirota doucement le verre à température, surveillant à l’oreille le niveau de l’eau de son bain… voilà par déjà deux fois qu’il pensait à cette vieille lubrique de Laurence… une bonne tranche de son éducation sulfureuse et c’était peu de le dire… ça l’amusait.


      Très femme de bonne famille, avec son air réservé voire pincé, Laurence était une amie de sa mère… une collègue plus précisément, mais elles avaient beaucoup sympathisé tant et si bien, qu’après leur journée de travail, elles prenaient le temps de boire un café en papotant un peu dans le salon de ses parents. Puis immanquablement, passé 19h30, Laurence repartait chez elle. Ernie en rentrant de ses cours se joignait souvent à elles, belle excuse pour retarder ses devoirs tout en engloutissant quelques gâteaux secs. Laurence était une femme mure, et même très mûre, limite périmée avec sa mise en plie d’une autre décennie et ses cheveux jaunes, mais son allure stricte, son assurance, son regard où couvait une lave bleu de glace lui donnaient un charme indéfinissable malgré ses quelques kilos en trop. Ernie n’aurait su dire, mais quelque part, elle le troublait et telle un prédateur, elle s’en rendait compte, ça il l’aurait juré. Des sourires, des moues, des attitudes, des œillades et mille autres signes qui lui vrillaient le creux des reins en attestaient… la seule qui ne remarquait rien c’était bien sûr sa mère… mais maman n’était-elle pas une sainte ?

 

      Tout avait commencé avec sa bécane toute neuve et belle, cadeaux de ses dix huit ans. Ce soir là, Laurence portait des bottines toutes neuves, très victoriennes, élégantes, sensuelles avec quelques touches de dentelles… un vrais piège à fétichistes… mais classes et distinguées… et qui lui faisaient atrocement mal surtout après une longue journée de labeur.


      – « Comment je vais faire Mia, je ne me sent pas de prendre le bus… j’ai mes pieds en miettes, saleté de chaussures neuves » gemit Laurence avec une grimace de douleur. « Et maintenant que je me suis posée pour le café, ce sera encore plus dur, je le sait », renchérit-elle.

 

[à suivre]

 

 

Par PulpX - Publié dans : Roman Fleuve d'Antan
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