Samedi 10 août 6 10 /08 /Août 22:35

Stripteasemustache-pulpV2

 

par

 

 

 

 

Qui je suis est hors de propos, et toute curiosité mal placée... futile, appelle moi «El Pulpito», car je suis ton conteur, celui qui entre-ouvre pour toi les pages libidineuses du PulpX. Le chapitre qui nous intéresse a des feuillets gras tous collés, tout un programme. Dans ces lignes réside le destin de Martin Creusot, ou plutôt devrait-on dire idiot, celui qui allait bientôt comprendre qu'il y a un temps pour dire la vérité et qu'il ne faut pas laisser passer le timing, surtout quand on a affaire à Julia, la stripteaseuse...

 

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Encore une matinée glauque, enfin une matinée faut voir, surtout quand elle débute à dix huit heures. Martin s'écroula sur le canapé moisi de la pièce principale, glissa sa main droite dans son slibard douteux pour se gratter nonchalamment les burnes, tout en déplaçant nerveusement de son autre main les immondices entassées sur la table basse en verre posée devant le meuble croulant où trônait une télé à l'affichage verdâtre monochrome, artéfact qui avait du connaître la fondation de Solidarność. Il extirpa une canette de coca avec un fond liquide et un morceau de pizza pas trop raide.. ça ferait un bon déjeuner, histoire de prendre des forces pour glander. Encore une longue «journée» de merde à se faire chier grave en essayant de ne pas penser aux factures qui lui donnaient le tournis.

 

Quand on habite le côté moche du Panier, planète Marseille, pas le piège à touristes, non, dans une ruelle sinistre jonchée d'ordures qu'on a même oublié de citer dans les cartes de la ville, au sein d'un vieil immeuble d'âge indéfini tenant debout par la volonté du Tout-Puissant, avec pour appartement un authentique squat à loyer raz des pâquerettes et au proprio tout droit sorti d'une parodie de films à truands, on ne reçoit pas d'amis... pour autant que Martin en ait le moindre. Ne parlons pas des voisins... des caricatures eux aussi. Il y avait le vieux militaire à la retraite, un quinqua moustachu et basané au visage en lame de couteau tout couturé, avec une sévère araignée au plafond, sec comme un bâton de réglisse, toujours en short et teeshirt de couleurs aussi flashy qu’improbables, entouré de sa meute de pitbulls... on reconnaissait son étage à l'odeur. Au premier, il y avait les trois punks, le grand maigre dégingandé à gueule de repris de justice, la gigue extra-plate à crête blonde et face vérolée de junkie couverte de ferraille, toujours d'aussi mauvaise humeur que défoncée, une MST à elle tout seule, et le petit gros à lunettes au crâne rasé qui rigolait tout le temps, même quand on lui demandait l'heure. Au dessus, il y avait la vieille chouette coulée dans le formol et son mari, le mini chauve rabougris. Elle voulait lire la bonne aventure à tous ceux qui passaient devant sa porte, lui passait ses journées sur le palier, assis sur une chaise en bois à boire un petit coup une main posé sur un nerf de bœuf... ils avaient le mauvais œil, des albanais qu'il parait, Martin n'en était pas très sûr... mais des satanistes déguisés en orthodoxes ça il en aurait mit sa main à couper! Restait la mamadou de l'avant dernier étage, aussi haute que large, pas très haute en fait surtout large, avec son autocar de gamins de tous âges... ils étaient sympas les mioches, mais elle, il comprenait pas toujours ce qu'elle caquetait gaiement... il y avait certes tous les «papas» qui venaient crécher en faisant des roulements, il savait pas exactement combien étaient empilés là dedans, mais ça sentait toujours bon les épices qui mijotent, et ça couvrait un peu la puanteur des clébards de l'autre allumé du citron. Et enfin, c'était la mansarde du dernier arrivé, «l'erreur de casting» comme l'avait baptisé Martin, un bel italien trentenaire à mi chemin entre Eros Ramazzotti et une pub de Dolce Gabbana. Un pur fashionista, fringué marque et classe, quand il était arrivé, il y a trois mois, Martin l'avait bloqué, le gars n'avait que des Samsonites neuves et toutes assorties en prime, il était athlétique, rasé de près, sentait bon le parfum et le propre... non, ce type s'était perdu là par hasard, quoi qu'il en soit il ne s'en plaindrait pas du rital à belle gueule, leur arrangement lui avait beaucoup profité, ne serait ce qu'en lui économisant les rotules. Non, tout ça ne poussait guère au copinage, et même si le spaghetti avait l'air courtois, il était trop mystérieux, trop classe pour trainer avec un gars comme lui... non, Martin n'avait rien à foutre de sa journée, ni personne à voir, comme hier, avant hier et tout ces foutus jours de sa vie de plouc.

 

Martin commençait à piquer du nez en mâchouillant sa pizza croustillante étrangement aigre-douce, quand la sonnette asthmatique pouffa. Inquiet, il se leva d'un bond comme électrisé, couru vers la porte à grandes enjambées aussi silencieuses que celles d'un félin, l'expérience de l'embrouille, se risqua au judas... Il vit...

 

Il vit... une bombasse, nom de nom, une bombasse atomique avec le carénage et la tête chercheuse et tout et tout. Une minute, que faisait une femme inconnue devant sa porte? La tension de Martin monta d'un cran, il se retourna et plaqua son dos contre la porte comme pour faire corps avec elle, hors du champs de l’œilleton, comme si elle allait le voir à travers, il tomba en apnée et devint moite! Une assistante sociale de la CAF venue enquêter pour son arnaque aux allocations logement? Une huissièrette de justice pour ses énormes ardoises? Une fliquette pour les odeurs suspectes de grillade émanant de son appartement dont se plaignaient les voisins? Non, impossible, elle était trop bonasse et ce genre de gonzesses sont fagotées comme des réfugiés afghans et aussi avenantes qu'un coup de pied dans la bouche! Il regarda à nouveau histoire de vérifier s'il ne s'agissait pas d'un mirage de la vue à cause des nombreux bedos d'hier soir! Non, elle était toujours là et insistait sur la sonnette, avec ses longs cheveux noirs lustrés et onduleux, son visage parfait de statue antique à la peau cuivrée, ses grands yeux noirs fascinants, galbée dans son imper bleu marine. Bon diou, bon diou! Martin se tordit les doigts, en perdition, indécis, geignit! Dans le doute, faire le mort? Attendre qu'elle se barre?

     

      - «Tu es là! Je t’entends! Ne fait pas le gamin et ouvre moi, chéri!» dit-elle d'une voie posée et impérieuse entachée d'un délicieux accent qui fila les poils à Martin! Merde! Elle l'avait entendu! Il avait gémi trop fort! Que faire! Que faire! Martin, se donna du courage! S'acheta une contenance, lissa ses long cheveux hirsutes et graisseux avec ses doigts: «j'arrive ma belle» claironna-t-il d'une voix qui se voulait virile et affirmée, puis il entama de se battre en duel avec la collection de verrous et de chainettes qui recouvraient le champs de sa porte! Il entre-ouvrit finalement celle-ci façon meurtrière et posa la question fatidique en colmatant l’interstice de son visage bovin: «c'est pour quoi?» Elle lui sourit de ses dents de nacre magnifique, et poussa le panneau de la porte avec une tonicité que Martin n'aurait jamais soupçonnée chez le sexe faible: «je suis ton cadeau, chéri». Elle le déborda par le flanc gauche, et traça comme chez elle, juchée sur des escarpins à plateforme aux talons interminables tout en délassant la ceinture de son manteau! «C'est coquet chez toi! … Tu compte fermer et me suivre ou tu envisage une nouvelle carrière de groom?» dit elle une fois parvenue au pied du fauteuil en bataille qu’occupait Martin avant de lui ouvrir. Là, elle laissa choir le sac paco gris qu'elle portait à l'épaule et d'un geste vif, fit glisser son imper au sol découvrant des épaules aussi tatouées que celles d'un yakuza! Putaing! La madone en string! «Mi chiamo Julia e sono tuo regalo. Felice compleanno.» fit sa voix à filer la gaule à un défunt... Martin se souvint qu'il avait une bite tant elle menaça de crever son calbut! Moins de deux il tombe raide mort d'un infarctus de la libido! Il claqua la porte sans daigner se retourner, et balbutia deux trois trucs décérébrés et in-identifiables.

 

Elle arborait des bas résilles moulant des jambes de rêve, des porte-jarretelles mutins en cuir, un string assorti sur un petit cul bronzé bien rond bien musclé à croquer, un bustier au look pseudo militaire à galons dorés très SM, toute de noir emballée. Lui souriant par dessus son épaule, elle se pencha sans plier les jambes, pieds écartés, dans une cascade de cheveux, et extirpa du sac une soundbox relativement énorme. Martin loucha sur son entrejambe où la lanière en cuir du string, partageait outrageusement son pied de chameau, se glissant entre ses grandes lèvres juteuses. « Aatta... Aattend ! » brailla Martin en gesticulant comme le yeti. Elle enfonça une touche du poste, aussitôt Boombastic de Shaggy démarra à bon volume avec ses accents chauds et rauques. «Tu peux te branler là où tu te trouve si tu veux pas venir t'asseoir... mais je n'attends rien, le temps c'est de l'argent et l'argent c'est sacré même si c'est pas toi qui régale». Elle entama de se déhancher avec une volupté sulfureuse pendant que s'égrainait la musique, «toi je te fracasse pouffiasse» se répétait en boucle le neurone de Martin encore en état de marche.. enfin, surtout sa teub. Du sac, elle tira une paire de menottes qu'elle glissa à la ceinture du corset.

 

Martin s'avança à grands pas gauches comme un orang-outan aux bras trop longs encombrants, le mat planté sous son slip crade «Mais, c'est quoi ce cirque, je n'ai rien...», il n'eut pas le temps de finir, parvenue à sa hauteur, la belle stripteaseuse l'assit violemment d'une clef de bras! «Non ti pentira, monello cattivo! Prometto ...»

 

«Heu! Prometto... Prometto! Faut voir encore!» bougonna Martin en se massant l'épaule meurtrie! Elle sortit une cravache du sac de sa main gauche, qu'elle cala d'un geste ferme entre ses burnes à travers le slip sale, tout en caressant de son autre main les menottes, en se dandinant lascivement bouche entre ouverte, yeux mis clos: «Vado a temerti, Brigante birichino, e violentarti per finire!» Elle malaxa sa poitrine opulente dans son corçage, l'expression provocante sur le visage... Martin crût bien qu'il allait maculer son kangourou défraichi, là, tout de suite, putaing cette gonzesse c'était une ode au viol... mais il se reprit à temps. «Ah! Ça suffit l'italien en dix leçons!» râla-t-il pour reprendre contenance, «j'entrave rien à ta soupe là! Et puis j'ai rien demandé moi! J'ai pas les moyens d'abord!»

 

«Non capiche niente? Tu, un puro produtto del Mare Jonio! Smettila di prendermi per una imbecila, Toni! O vuoi che ti frusto i sedere?» cria l'inconnue d'une voix blanche en frappant d'un coup sec avec sa cravache sur l'accoudoir du canapé! «Heu... frusto chose, je sais pas trop moi...» balbutia Martin intimidé, «mais euh! Je crois qu'il y a une picola erreur là!»

 

«Credo que no!» susura-t-elle avec un sourrire entendu, en suivant lentement de son index sa fente moulée dans le cuir du string, Martin laissa couler un long filet de bave...

 

[à suivre]

 


Par Kaptain Zeb - Publié dans : Nouvelle
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